La Slovénie, dans le peloton de tête des pays reconnaissant le bitcoin


La Slovénie figure parmi les tout premiers pays à reconnaître la monnaie virtuelle bitcoin comme moyen d’échange. La majorité des Slovènes ont de toute façon déjà entendu parler de cette monnaie virtuelle, ce qui n’est pas toujours le cas dans les autres pays. C’est en tout cas l’avis du directeur de la société Bitnik, Peter Trček, exprimé lors de l’ouverture du premier distributeur de bitcoins à Maribor, la deuxième ville de Slovénie.

Comme l’indique Peter Trček, le bitcoin est pour le moment encore peu répandu dans le monde et cette nouvelle monnaie reste relativement peu utilisée. Cependant, en Slovénie – sans doute grâce à la plateforme d’échange Bitstamp (d’origine slovène) qui a rencontré un franc succès et à plusieurs autres jeunes pousses – le bitcoin y semble mieux établi qu’ailleurs.

Toujours selon le directeur de Bitnik, le grand avantage de ce moyen de paiement réside dans le fait que chaque détenteur de bitcoins garde la maîtrise totale de ses avoirs, ce qui n’est pas le cas avec les banques où l’argent est certes disponible mais uniquement par le biais d’un tiers. Ce type de relation n’a pas lieu avec le bitcoin où les transactions monétaires ne dépendent d’aucune autre personne. De même, il n’y a pas de contraintes liées aux horaires d’ouverture contrairement aux banques qui ferment leurs portes assez tôt dans l’après-midi (NDLR : en Slovénie certaines banques ferment dés 16:00, surtout dans les petites localités).

L’idée du bitcoin, toujours selon les propos de Peter Trček, est de devenir l’or des temps nouveaux. L’or a été durant une longue période de l’histoire le moyen de paiement le plus adapté. Toutefois, ce métal précieux rencontre de nos jours des limites avec la technologie, surtout à une époque où les échanges commerciaux se déroulent de plus en plus à travers Internet et de manière globale.

« Le bitcoin apparait donc comme une alternative pertinente : il est comme l’or, limité en quantité, une caractéristique qu’il partage avec le métal jaune contrairement aux autres monnaies. De même, il est possible de l’envoyer à n’importe qui, n’importe quand par Internet et sans intermédiaires. De plus, les frais de transactions sont négligeables », précise le directeur de la société Bitnik.

La société Bitnik est l’une des deux en Slovénie qui met à disposition des usagers du bitcoin des distributeurs automatiques. En dehors de Maribor, Bitnik opère aussi un distributeur dans la ville de Celje, un à Koper (Adriatique) et un autre à Ljubljana, celui-ci à deux sens (c’est à dire qui permet d’acheter et vendre des bitcoins). On compte dans le monde près de 500 distributeurs de bitcoins, dont neuf rien qu’en Slovénie. On peut utiliser la monnaie bitcoin en Slovénie dans pas moins de 80 lieux physiques et sites Internet.

Slovénie, Distributeur de bitcoins de la société Bitnik.eu

Photo d’un distributeur de bitcoins mis en œuvre par la société slovène Bitnik. Photo : https://bitnik.eu

Tout n’est toutefois pas rose dans le monde du bitcoin et diverses expériences malheureuses se produisent régulièrement parmi le public, faits que Peter Trček nuance. Suite aux récents attentats de Paris, plusieurs médias internationaux ont rapporté que l’État islamique utiliserait les bitcoins pour gérer ses affaires. Il récuse ces propos qu’il qualifie de rumeurs et d’absurdité.

« En fait, le bitcoin représente à long terme une sérieuse concurrence aux monnaies actuelles, c’est la raison pour laquelle il existe un intérêt élevé à le dénigrer. Dans le monde du bitcoin presque personne ne gagne autant d’argent que les montants que l’EI est supposé générer de cette manière, comme cela a été relayé par les médias, » déclare ce spécialiste du domaine qui rejette également en bloc les allégations que cette monnaie virtuelle soit utilisée par les cartels maffieux.

Si on regarde d’un peu plus près la valeur totale des bitcoins en circulation, on s’aperçoit qu’il s’agit de montants extrêmement faibles à comparer aux gains réalisés par les activités  liées à la criminalité, ajoute Peter Trček. C’est pourquoi [le bitcoin] c’est de la menue monnaie pour les entreprises criminelles.

« Si quelqu’un décide de blanchir de l’argent avec des Bitcoins, il doit alors en acheter ou vendre une grande quantité, ce qui aurait pour effet immédiat de modifier de façon importante son prix ! ».

Une  façon de dire : de telles opérations ne passeraient pas inaperçues.

Mais le directeur de Bitnik cite tout de même un seul cas négatif au sujet du bitcoin, celui en lien avec les virus qui se répandent aussi en Slovénie comme partout ailleurs. Par exemple, certains hackers qui réussissent à faire ouvrir une pièce jointe infectée à leur cible exigent un paiement en bitcoins pour les en débarrasser. Il est clair que le bitcoin pâtit d’une image négative à cause de telles pratiques. Mais malheureusement les hackers ont compris aussi que cette technologie est la meilleure pour ce qui concerne les transaction en ligne.

Avec les bitcoins, il faut, selon lui, être prêt à prendre quelques risques. C’est une monnaie très dynamique sur les marchés et son prix peut monter et descendre très vite. Or, les risques peuvent avoir des effets bénéfiques. Ainsi, les précurseurs qui ont acheté des bitcoins il y a quatre ans n’ont pas de gros problèmes, ils ont gagné vraiment beaucoup d’argent.

 

Sources

  • Article de l’agence de presse STAkrog publié le 12/12/2015 (Auteur : Gregor Mlakar) – Slovenija v svetovnem vrhu po prepoznavnosti bitcoina (La Slovénie en haut de la liste mondiale des pays qui reconnaissent le bitcoin [comme moyen de paiement])
  • Site de la société Bitnik pour voir l’implantation des distributeurs de bitcoins en Slovénie

 

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