La scène startup slovène en 2015


Mise à jour (Février 2016) : les startups slovènes, ou ayant des fondateurs d’origine slovène, ont levé en 2015 autant de fonds que le total des fonds levés les sept dernières années, soit plus de 114 millions d’euros. Un record absolu qui témoigne du dynamisme de la scène startup en Slovénie qui se rapproche peu à peu du niveau de performance rencontré en Estonie. Parmi les montants qui sortent de l’ordinaire, notons l’investissement du groupe Bernard Arnault (LVMH) dans la startup Lyst, un site marchand basé à Londres qui rassemble en un même endroit les plus grandes marques de la mode et dont le cofondateur est un Slovène. Détails des chiffres avec graphiques dans l’article du 17/02/2016 de Startaj.si (Groupe Finance.si).

 

En 2014, les créateurs de startups slovènes ont réussi à amasser plus de financements que durant les huit années précédentes cumulées.

Les startups slovènes ont décroché plus de 53 millions d’euros de fonds sur le marché des capitaux internationaux. La plus grosse somme, soit 12,2 millions d’euros, a été obtenue par le projet Layer de Tomaž Štolfa, une plateforme qui permet d’ajouter des outils de communication et une dimension sociale à n’importe quelle application sans savoir programmer, et le projet Lyst de Sebastjan Trepca, un site marchand qui rassemble en un même endroit les plus grandes marques de la mode.

Parmi les six jeunes pousses les plus financées, seule une est enregistrée en Slovénie, toutes les autres ont leur siège soit à Londres soit dans la Silicon Valley.

« Le nombre de startups et le montant total des financements obtenus ont tous deux doublé par rapport à l’année d’avant. C’est la cinquième année consécutive que cela se produit. On parle aussi bien de l’aspect accélération de la croissance que celui de la tendance, »

indique l’entrepreneur et investisseur Boštjan Špetič, qui a organisé cette année une revue et une analyse de l’écosystème startup slovène avec la participation du fonds de capital-risque slovène Silicijevi vrtički (ndlr : les jardins de la Silicon valley) et l’organisme Internet Week. Pour prendre connaissance des résultats détaillés de cette analyse de l’écosystème startup slovène et de son évolution depuis 2006, le site http://www.2014.silicongardens.si met à disposition plusieurs infographies intéressantes.

Levées de fonds startups, Slovénie - http://www.2014.silicongardens.si/

La croissance s’accélère. En 2014, plus de startups slovènes fondées par des entrepreneurs slovènes ont levé plus de fonds sur les marchés internationaux que durant toutes les années précédentes cumulées. http://www.2014.silicongardens.si

La jeune entrepreneuse slovène qui a dit « non » à WalMart !

Parmi les startups slovènes en haut de la liste des projets ayant obtenu les plus gros financements on trouve aussi la « star » Bellabeat. Cette jeune pousse slovéno-croate cofondée par l’entrepreneuse Urška Sršen développe des objets (bracelets) connectés composés d’une partie en bois ainsi que des applications pour smartphone permettant de suivre depuis chez soi la progression de la grossesse comme par ex. le rythme cardiaque du fœtus dans le ventre (produit Shell), l’activité, le sommeil, le niveau de stress et l’alimentation de la future maman (Leaf) et une balance connectée spécialement conçue pour les femmes qu’elle soient enceintes ou pas.

Urška Sršen a fondé sa startup avec un entrepreneur croate Sandro Mur. Leur entreprise est née il y a à peine plus d’un an lorsque l’équipe à finalisé son projet auprès de l’un des fonds d’accélération les plus prestigieux de Californie, Y Combinator (ndlr : le même fonds qui a accompagné l’application de stockage Dropbox). Depuis ce moment, Bellabeat a obtenu un financement total de près de 7,5 millions de dollars US. Hormis le fait qu’il s’agit, pour un pays de la taille de la Slovénie, d’une somme importante, ce qu’il est intéressant de noter également c’est la composition du panel d’investisseurs parmi lesquels on compte aussi la célèbre actrice Jessica Alba.

Ces dernières semaines, Urška Sršen a évoqué l’arrivée des produits Bellabeat dans les rayons des chaînes de magasins géants étasuniens BestBuy et Target. Cette dernière est même la quatrième chaîne la plus importante des États-Unis. La commande de produits Bellabeat atteint les 65 000 articles pour une valeur totale de 5,5 millions d’euros. Le leader mondial Walmart a également témoigné un grand intérêt pour les produits Bellabeat. Mais, Urška Sršen a balayé cette offre d’un revers de la main.

«  Pour le moment, nous n’envisageons pas de voir notre marque sur les rayons de Walmart. Nous ciblons des magasins plus haut de gamme »

a expliqué Urška à la rédaction du journal Finance et Startaj.si.

Urška Sršen, co-fondatrice slovène de la startup Bellabeat. Photo : Iza Petek Funduk

Urška Sršen, co-fondatrice slovène de la startup Bellabeat. Photo : Iza Petek Funduk

Les recommandations d’Urška Sršen à toutes les startups qui envisagent de vendre leurs produits par le biais du canal physique (magasins) :

  • Le recours à la vente au détail ne suffit pas à lui seul à développer la notoriété de la marque, cela est utile seulement pour la distribution des articles sur le marché. Or, pour que cette distribution réussisse il faut investir dans cette notoriété de manière conséquente bien en amont, avant même de faire entrer ses produits en magasin. Il faut en outre avoir suffisamment de moyens en réserve pour ensuite pouvoir renforcer la notoriété de manière continue même après l’introduction des produits en magasin.
  • Il est important d’avoir une bonne vision du positionnement de sa marque sur le marché, ce détermine aussi le lieu où l’on souhaite vendre ses produits, la manière dont on souhaite que l’acheteur entre en contact avec eux et la manière dont il les perçoit. Cela signifie qu’on doit être très sélectif pour la signature des accords avec les magasins.
  • Pour la phase d’introduction en magasin il est nécessaire également d’avoir bien réglé les aspects logistiques et être préparé à livrer les quantités demandées.

 

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Article original Ko si tako dober, da Walmartu rečeš NE paru le 04/02/2015 sur Startaj.si (Auteur : Blažej Kupec) et dans la version imprimée N° 25/2015 du journal Finance.si

 

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