DinAlp Bear, le projet transnational de protection des ours : la Slovénie compte environ 570 ours en liberté 2


Ours en Slovénie - Projet DinAlp Bear Life

Ours Projet DinAlp Bear Life (Slovénie)

Malgré l’augmentation naturelle du nombre d’ours en Slovénie, les dommages ne se sont pas accrus. Les spécialistes y voient même un intérêt !

La Faculté de biotechnologie de Ljubljana a analysé récemment, en recourant à des tests génétiques moléculaires, 2472 échantillons d’excréments, salive et poils d’ours collectés au cours du dernier trimestre de l’année 2015. Les résultats indiquent que la Slovénie comptait à ce moment là sur son territoire 564 ours.

L’Institut national des forêts slovène (ZGS), qui est avec la Faculté de biotechnologie également un partenaire clé du projet Life DinAlp Bear, présente ses propositions pour une meilleure gestion des populations d’ours. Une étude publique recommande pour cette année un prélèvement de 88 ours et inclut la possibilité d’une perte de 20 individus pour causes naturelles. Or, suite aux résultats de ce recensement, le nombre d’individus à abattre devra être relevé à 150.

Le nombre d’ours en Slovénie a, entre la première étude datant de 2007 et la dernière de 2015, augmenté d’un tiers. Par ailleurs, plusieurs rencontres problématiques avec des ours ont été relevées par la population. Les décisions relatives au prélèvement des ours et des loups sont du ressort du Ministère de l’environnement.

Les responsables du projet DinAlp Bear indiquent de leur côté qu’il s’agit d’une initiative à grande échelle visant à améliorer la cohabitation entre la population et les ours. On limite au maximum les occasions de contact direct grâce à des dispositifs anti-ours mis en place notamment au niveau des poubelles et composteurs, mais aussi par l’installation de filets autour des ruches et du petit bétail. Ainsi, si les sources de nourriture situées à proximité de la population deviennent non accessibles, les ours ne s’approchent pas des habitations. Durant les six dernières années, plus de 80 dispositifs de protection ont été distribués aux populations concernées ce qui a permis une économie de plus de 100 000 euros par an.

Selon les chercheurs, la Slovénie aurait besoin d’une stratégie de gestion de l’ours qui répondrait aux interrogations sur la finalité même de cette gestion. Deux options se présentent : soit on augmente le prélèvement des ours, soit on rend possible la cohabitation entre les gens et les ours. Ces questionnements ont trait aussi au tourisme écologique qui est un sujet dont on parle insuffisamment. Le projet Din Alp Bear tente justement d’y répondre à travers un manuel qui adresse la dimension tourisme écologique en lien avec l’ours. Ainsi, les collectivités locales qui prendraient en compte le facteur ours, pourraient bénéficier d’intéressants revenus sans qu’un tel tourisme ne mette en danger l’ours. D’après les enquêtes, les populations rurales voient la présence des ours de manière positive même si personne ne souhaiterait vraiment se retrouver face à face avec un ours ! Et les experts de la Faculté de biotechnologie de préciser que l’augmentation de la population des ours est le signe de reconnaissance d’une bonne politique de conservation des forêts.

Dans le cadre du projet de pilotage des ours, il est prévu d’analyser l’intégralité des échantillons d’ici la fin d’année. Étant donné qu’il s’agit d’un projet transnational (Slovénie, Italie, Autriche, Croatie), les données seront également disponibles pour la Croatie voisine. À ce moment là, l’équipe disposera également de cartes plus précises sur la localisation et les déplacements des ours. Il apparait d’ores et déjà que l’autoroute qui relie la capitale Ljubljana à la ville balnéaire de Koper représente un réel obstacle pour l’ours, le lynx ainsi que pour d’autres animaux sauvages. Il s‘agit en fait d’une barrière physique entre la chaîne montagneuse des Dinarides et les Alpes.

Concernant les 2472 échantillons, les parties prenantes du projet restent  reconnaissantes aux chasseurs et gardes forestiers qui les ont collectés. Ce projet a réuni plus de 2500 personnes, un niveau d’implication qu’il n’aurait pas été possible d’atteindre dans tout autre pays. De la même manière que pour l’ours, d’autres recherches s’intéressent aux populations de loups et de lynx. En revanche, pour effectuer des recherches sérieuses sur les cervidés, il serait nécessaire de disposer d’au moins 20 000 échantillons.

Crédit photo : Projet DinAlp Bear Life (Slovénie)

 

Pour aller plus loin…


2 commentaires sur “DinAlp Bear, le projet transnational de protection des ours : la Slovénie compte environ 570 ours en liberté

    • Admin

      Bonjour,
      merci pour votre réaction légitime pour toute personne respectant la vie. Il faudrait contacter un responsable de ce projet pour obtenir le point de vue slovène et les explications rationnelles. Quelques pistes toutefois :
      – Une espèce qui prolifère sur un territoire de superficie modeste (22 000 km2),
      – De grands pays européens qui ne sont pas forcément demandeurs d’ours surnuméraires de Slovénie sur leur propre territoire (voir le cas de l’ours des Pyrénées),
      – Une espèce qui n’est pas en voie de disparition pour laquelle il n’y a pas de demande de la part de zoos ou parcs animaliers,
      – Une tradition de la chasse, comme dans tout autre pays européen qui n’exclut pas l’ours dans la mesure où l’espèce n’est pas menacée.

      C’est une toute autre affaire pour le lynx, une espèce rare même en Slovénie !
      Bonne continuation et merci de votre retour

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